ELoïse et la pierre de neige

En rentrant du ski avec son papa et sa maman, juste devant le chalet Eloïse ramasse un petit morceau de glace.

Oh regarde maman, une pierre de neige, je peux la prendre ?

Non Eloïse répond maman, dans la maison il fait bien trop chaud, elle va fondre et il y aura de l’eau partout.

Pendant que maman ouvre la porte d’entrée, Eloïse en profite pour mettre la pierre de neige dans sa poche.

Elle est trop jolie se dit-elle, je vais la mettre sur la table de nuit derrière mon réveil, maman ne la verra pas. Ou la la c’est froid !
C’est vrai que ça mouille un peu, mais comme ma combinaison de ski est trempée maman ne verra rien.
Elle monte en courant dans sa chambre, elle n’a jamais fait aussi vite pour se déshabiller et prendre sa douche. Puis arrive l’heure de la soupe, Eloïse ne pense qu’à sa belle pierre de neige qui l’attend dans sa chambre, aussitôt son repas fini elle dit à ses parents

– Je suis très fatiguée ce soir, je vais me coucher, la coquine a surtout envie de retrouver sa pierre de neige pardi.
Oh elle a un peu fondu, ce n’est pas grave, je vais l’essuyer avec un mouchoir, puis elle s’endort.

Pendant la nuit il se passe quelque chose d’étrange, elle sent quelque chose de froid lui chatouiller le nez, ça la réveille, elle ouvre grand ses yeux et voit la pierre de neige qui lui sourit et lui dit :

– Coucou Eloïse, je te remercie de m’avoir sauvée en me prenant avec toi, mais j’ai trop chaud dans ta maison, regarde je diminue. C’est un méchant garçon qui m’a arrachée de la rivière où je suis née au début de l’hiver quand le grand froid est arrivé. J’étais si heureuse, l’eau en coulant me nourrissait, je grossissais, prenais des forces. J’avais réussi à faire un petit barrage pour empêcher la rivière de couler trop vite et je pouvais ainsi permettre à tous les animaux de la forêt de venir boire la nuit, car c’est le seul moment où ils peuvent sortir pour aller chercher à manger et à boire, dans la journée il y a trop de skieurs, et de gens qui font de la raquette.
Voudrais-tu me ramener dans ma rivière avant que j’ai complètement disparu.

Mais dehors c’est la nuit, il fait noir, je ne vais rien voir, et si les animaux veulent me manger ? je vais avoir peur ! dit Eloïse.

Mais non tu n’as rien à craindre, les animaux sont tous mes amis, mais dépêche-toi avant que je ne sois plus qu’une flaque d’eau !

Eloïse tentée par cette aventure inattendue enfile son gros anorak, son bonnet bien chaud, ses grosses moufles et ses après-ski.

Voila dit-elle, je suis prête, je te suis.

Eloïse avance sans faire de bruit et tourne la clé dans la serrure de la porte d’entrée tout doucement pour ne réveiller personne.

– Ah dit la pierre de neige, je me sens mieux dehors. Tiens, regarde la haut sur la lune tu vois c’est Jean qui nous fait coucou, tu peux lui faire un signe de la main.
Qui est Jean demande Eloïse ?

Comment, tu ne connais pas Jean de la lune ? dit pierre de neige, il est l’ami de tous les enfants, c’est lui qui veille dans le ciel entouré des étoiles toute la nuit, tu vois, tu n’as pas à avoir peur, il te suit des yeux, il te protège.

Un peu comme le marchand de sable ? demande Eloïse.

– Oui un peu, sauf que le marchand de sable passe quand les enfants vont se coucher alors que Jean de la lune veille sur eux pendant qu’ils s’endorment.

Eloïse ne se sent pas rassurée pour autant, et de plus c’est très difficile de marcher dans la neige, parfois elle s’enfonce jusqu’aux genoux, et a beaucoup de mal, mais elle est très courageuse et arrive toujours à s’en sortir avec l’aide de pierre de neige.

– Nous voila arrivées dit pierre de neige, pose-moi là tout près du rocher pointu recouvert de neige. Ah je me sens mieux dans ma clairière sur ma rivière.

Eloïse se relève, regarde autour d’elle, entre les sapins elles voit des choses bouger….

– Mais qu’est ce que c’est que toutes ces lumières qui avancent vers nous ? J’ai peur, elle a envie de pleurer.

N’ai pas peur, ce que tu appelles des lumières ne sont autre que les yeux des animaux qui t’ont vu me poser et qui viennent boire, et ça c’est grâce à toi.

La bîche et son petit arrivent en premier :

– Merci Eloïse lui dit-elle faisant une belle révérence en pliant ses deux pattes avant, tu nous a sauvés de la soif mon petit et moi, puis le petit faon s’approche à son tour d’Eloïse et lui lèche la joue.

Aussitôt après, arrive le renard argenté qui lui fait une belle salutation avec sa queue en panache.

Les daims et les chamois arrivent ensemble et font une ronde autour d’Eloïse et lui disent en cœur :

Merci petite, tu as sauvé tous les animaux, pour cela nous te nommons « fée de la forêt » , sans pierre de neige l’eau coule trop vite et nous n’arrivons pas à boire.

Tout là haut dans le ciel la lune brille deux fois plus que d’habitude, Jean de la lune y est sûrement pour quelque chose….

Eloïse est émerveillée, elle s’approche d’eux, ils se laissent caresser.

Tout à coup arrive en courant un gros lapin blanc en sautant et riant, bonsoir Eloïse, j’étais caché dans mon terrier lorsque le garnement a pris pierre de neige, je n’ai rien pu faire, et puis je t’ai vu la remettre à sa place, mais tu as froid on dirait, je vais te raccompagner chez toi, je connais bien le chemin, tu n’auras qu’à monter sur mon dos, je suis très rapide tu sais !

Attends avant de partir je vais aller dire au revoir à pierre de neige.

À bientôt petite Eloïse, tu pourras venir autant que tu voudras dans notre belle clairière tu seras toujours la bien venue, regarde, ils sont tous devenus tes amis.

Eloïse leur dit au revoir, monte sur le dos du lapin blanc.
Il saute, court, toujours éclairé par la lune et sous l’oeil bienveillant de Jean.
Ouf elle est arrivée à temps au chalet avant que tout le monde soit réveillé.

Eloïse prend le lapin blanc dans ses bras :

Au revoir lapin blanc, je te remercie de m’avoir ramenée à la maison aussi rapidement. Oh la la, arrête, tu me chatouilles avec tes grandes oreilles !

Le gentil lapin est tout ému, et tout intimidé.

Merci à toi petite Eloïse, c’est la première fois qu’on me fait un câlin, c’est bien agréable, maintenant je dois repartir dans la clairière pour boire avant que les vacanciers envahissent les pentes.

Eloïse lève les yeux vers le ciel et dit :

Merci aussi à vous Madame la lune et Jean pour votre lumière bienveillante.

Jean lui répond par un signe de la main…..

Eloïse a juste le temps de se déshabiller et de se remettre sous la couette…

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